Les rencontres du FITE

Les rencontres du FITE s’inscrivent dans la démarche globale du festival, avec une volonté forte de questionner les significations patrimoniales et culturelles des textiles : le FITE s’attache en effet à valoriser les enjeux humains, économiques et écologiques indissociables des textiles extra ordinaires. Au-delà des créations artistiques proposées dans le cadre des différentes expositions du festival, les rencontres permettront d’approfondir les thématiques intrinsèques au textile sous d’autres formes. En réunissant des créateurs invités mais aussi des étudiants, chercheurs, universitaires, scientifiques, industriels ou encore journalistes, elles seront l’occasion d’engager un dialogue particulier et d’inviter le public du FITE à la réflexion. Dans le cadre de cette édition 2018 et du thème de « Déviations », ces échanges amèneront invités et public à interroger la place de la création textile dans la critique, la dénonciation et la déconstruction de problématiques socio-culturelles à la fois intemporelles et actuelles.

La médiation de ces rencontres sera assurée par Simon Njami, commissaire international indépendant, Beatrice Korc, nouveaux objets culturels / conseil et création de projets, et Christine Athenor, commissaire générale du FITE. La conception et l’organisation de ces rencontres sont prises en charge par Océane Demeure et Beatrice Korc, avec l’appui de Christine Athenor et de Thomas Leveugle.

  • Au musée Bargoin
    Du mardi 18 au DIMANCHE 23 septembre 2018

    Rencontre tous les matins de 10h à 11h avec les artistes, artisans et designers.
    Brunch le dimanche à partir de 10h.

  • À l’office de tourisme (1er étage de l’office de tourisme métropolitain, en salle de conférence)
    Jeudi 20 septembre 2018

    Rendez-vous à l’office de tourisme métropolitain à 9h
    Visite des expositions des écoles de 9h à 12h30 et de 14h à 16h table ronde ouverte au public

    • Le renouvellement de la vision du textile par la collaboration entre étudiants, créateurs, designers et entreprises du domaine textile

    Avec les étudiants de La Martinière Diderot, l’École supérieure de design et métiers d’art d’Auvergne, l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne, l’ENSATT, l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles
    Avec le collectif Macocoï
    Avec les entreprises Fontanille et d’Ennery Confections (sous réserve de modification)
    Médiation assurée par Béatrice Korc

    Cette rencontre et les enjeux qu’elle se donne pour ambition de soulever sont véritablement au coeur du projet du FITE, dont le propos est de susciter échanges et innovations dans le domaine étendu du textile. Étudiants en fabrication ou création textile et professionnels de l’industrie du textile ont choisi de saisir l’opportunité de se réunir pour cette table ronde et de faire naître échanges et potentielles collaborations. Cette rencontre se propose d’aborder la question du renouvellement de la vision du textile dans le cadre des coopérations entre étudiants et entreprises. Il s’agira de faire ressortir les nombreux enjeux, non seulement socio- culturels mais aussi industriels et économiques, portés par les textiles et leurs usages. Favoriser les rapprochements entre étudiants et entreprises apparaît comme un impératif pour mettre la dimension artistique, créatrice et novatrice des écoles au service des besoins pratiques et économiques des entreprises. Plus largement, il s’agira de valoriser les formations et métiers du textile à travers un regard qui reste toutefois lucide sur la réalité du terrain professionnel.

    Co-production HS_Projets, Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, Ville de Clermont-Ferrand

  • Au centre Blaise-Pascal / Centre Camille Claudel à l’auditorium
    Vendredi 21 septembre 2018 

  • ŒUVRE INTRODUCTIVE : Corail / Artefact : le textile comme réponse à des enjeux environnementaux

    Avec Jérémy Gobé, Isabelle Domart-Coulon et la SCOP Fontanille
    De 10 h à 12 h – RDV à 9 h 45 au Musée Bargoin

    Cette rencontre qui ouvrira la journée du vendredi est apparue comme une évidence : c’est en effet la rencontre entre ses intervenants qui est à l’origine du projet CORAIL / ARTEFACT, oeuvre introductive de cette édition du FITE. À travers le travail de Jérémy Gobé, artiste plasticien, de Rolland Arnaud de la Scop Fontanille, et d’Isabelle Domart Coulon, chercheuse en biologie marine au MNHN, ce sont l’art, l’industrie textile et la science qui s’associent pour répondre à une urgence environnementale. Le projet CORAIL / ARTEFACT ambitionne en effet de contribuer à la sauvegarde des barrières de corail, poumons marins de notre environnement gravement atteints par le réchauffement climatique, en utilisant la dentelle du Puy en Velay comme « substrat » qui permettrait aux coraux de se reproduire et de subsister. Cette rencontre entre art, industrie et science au service de la sauvegarde de la biodiversité nous amène à considérer l’importance du textile comme réponse à des enjeux environnementaux, une déviation singulière et salutaire.
    © 2018 – Corail Artefact / Jérémy Gobé


TRANSGRESSION

  • Le textile comme réponse à des enjeux de représentativité et de visibilité


Avec Nikki Luna, Alexis Peskine, Eric Agbessi, Bruno Boudjelal, Dolores Bakela et Adiaratou Diarrassouba
À 13 h

Cette rencontre autour du thème transversal de « Transgression » renvoie à l’idée d’une attitude critique et d’une émancipation, et réunira artistes, universitaires et journalistes engagés. Selon Nikki Luna, artiste philippine féministe, « La féminité est une arme ». Elle porte un regard critique sur diverses traditions culturelles et exprime une dénonciation de la culture de l’oppression et du viol subie par les femmes. Les créations d’Alexis Peskine, né d’un père franco-russe et d’une mère afro-brésilienne, se caractérisent par une esthétique portée par la question identitaire noire et par une dénonciation de toutes formes de discriminations, en quoi elles rejoignent la perspective critique de Nikki Luna. Bruno Boudjelal est un photographe au fort engagement militant : invité en résidence à Clermont-Ferrand, il réalise des séries photographiques et vidéographiques qui sont autant de récits sur les thèmes du voyage, de la maison, de l’attente. La question de l’identité, en particulier celle des minorités, se trouve ainsi au coeur de ses projets.

©Peskine

Après avoir largement travaillé autour de la couleur noire, Eric Agbessi, enseignant-chercheur à l’université de Clermont-Ferrand, coordonne le projet « Voilées », une analyse de la réception du voile noir dans l’espace public français, et ce dans une double perspective, de communication et de civilisation. Pour compléter ce groupe d’intervenants riche et diversifié, seront présentes Dolores Bakela et Adiaratou Diarrassouba. Ces deux journalistes parisiennes indépendantes sont à l’origine de la plateforme médiatique et événementielle l’Afro, ainsi que de la première édition du Fraîches Women Festival. Elles portent un regard critique et curieux sur une population « invisibilisée », parfois victimisée, dont on ne parle jamais dans le fond, les Afrofrançais, afrodescendants, noirs de France. La rencontre entre ces personnalités aussi éclectiques que passionnantes mettra ainsi en lumière les enjeux de transgression inhérents aux questions de visibilité et de représentativité des minorités, quelles qu’elles soient, et la façon dont le textile peut être une réponse à ces enjeux.

Co-production HS_Projets, Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, Ville de Clermont-Ferrand


CIRCULATION

  • Le textile dans l’histoire des migrations humaines historiques et actuelles

Avec Nobukho Nqaba, Lawrence Lemaoana, Khaled Zouari, Laurent Soubise et Sophie Tabakov
À 14 h 15

Le thème de « Circulation » peut renvoyer à la notion de trajectoires : trajectoires des tissus et vêtements mais aussi trajectoires de vie. Il a été exploité par les artistes et universitaires réunis pour cette rencontre comme faisant référence aux migrations textiles et humaines, historiques et actuelles.

L’artiste sud-africaine Nobukho Nqaba travaille à partir de matériaux fortement liés aux migrations et déplacements humains, avec un point de vue très personnel, reflétant les notions de famille et de foyer. Lawrence Lemaoana, qui est également un artiste sud-africain, propose à travers son utilisation des tissus Kanga un travail sur les migrations propres aux tissus d’Afrique, migrations qui font de ces tissus des représentations des déséquilibres sociaux et économiques mondiaux. Khaled Zouari est enseignant-chercheur à l’université de Clermont-Ferrand et enrichira cette rencontre par sa spécialisation autour des questions de communication, de migrations et de liens sociaux contemporains. Laurent Soubise et Sophie Tabakov, de la compagnie de danse Anou Skan, ont réalisé dans le cadre de leur résidence au FITE un travail artistique et pédagogique au contact de personnes en demande d’asile. L’aboutissement de ce travail est un film « collecte de gestes en exil », qui interroge, par le biais du geste, les parcours de vie de ces personnes marqués par les migrations. Ensemble, les intervenants de cette rencontre seront amenés à présenter les trajectoires des textiles et des humains comme des métaphores des migrations, des instabilités, des déséquilibres économiques, sociaux et culturels.

© Nobukho Nqaba


CARAMBOLAGE

  • Le textile comme outil d’affirmation et de réappropriation culturelle

Avec Eloi Sessou, Cecile Ndiaye, Jocelyn Armel (Le Bachelor) et Nicole Foucher
À 15 h 30

Un « Carambolage », collision ou simple rencontre, est souvent nécessaire pour s’affirmer, se rendre visible, provoquer une évolution. Des travaux des artistes réunis par cette rencontre se dégage en effet l’idée d’un carambolage au service de l’expression d’une identité forte.

Le créateur de mode ivoirien Eloi Sessou défend une mode africaine résolument moderne, marquée par des luttes symboliques entre les marchés économiques et culturels. Il s’applique à mettre en valeur la façon qu’ont les femmes africaines de s’approprier la mode comme une forme d’expression culturelle forte. Cecile Ndiaye est une designer à l’origine de la marque de maroquinerie Studio Wudé, qui en alliant design, art, artisanat, cuir et tissu Wax, questionne la relation entre l’homme, la nature et le territoire. Elle développe notamment une réflexion sur le Wax comme symbole du rapport au pouvoir en Afrique. Jocelyn Armel dit Le Bachelor est créateur et Sapeur : la colorée Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes, née au Congo dans les années 70, correspond à un art de se vêtir et de vivre, représenté par des dandys à l’africaine s’inspirant des bourgeois français du XIXème siècle. Ces créateurs, notamment à travers leur utilisation du Wax, font du textile et du vêtement une forme de réappropriation du pouvoir culturel et économique. Le textile constitue ici un véritable outil d’affirmation et de réappropriation culturelle. Nicole Foucher, maître de conférence en cinéma et mode à l’Université Lumière Lyon 2 et consultante à l’école ESMOD Paris, enrichira cette rencontre par sa profonde connaissance des dynamiques d’évolution de la mode.

© Lebrun

Co-production HS_Projets, Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, Ville de Clermont-Ferrand


TRANSCENDANCE

  • Le numérique pour amplifier nos usages du textile

Avec Claire Eliot, Christine Browaeys, Siwa Mgoboza et Sultra&Barthélémy.
À 16 h 45

La notion de « Transcendance » renvoie à l’idée d’une sublimation ou, plus concrètement, d’un dépassement. Appliquée au textile, elle correspond donc à la volonté d’amplifier et d’améliorer en permanence notre emploi du textile. C’est dans cette perspective que s’est construite cette rencontre autour des usages numériques du textile.

Designer, chercheuse et enseignante, Claire Eliot dispose d’un double bagage : mode et numérique. Elle travaille un lien constant entre mode, nouvelles technologies et comportements sociaux, avec une conception particulière du rôle du designer, à la fois artiste et acteur social. Christine Browaeys, auteure de l’ouvrage « Les enjeux des nouveaux matériaux textiles », est texturgiste (T3Nel). Forte de ses compétences technologiques, elle travaille dans le secteur des textiles innovants. Le textile apparaît dans son travail comme un matériau polyvalent, sans cesse renouvelé dans son rapport à l’espace, au volume et aux humains. Les artistes Sultra&Barthélémy développent également un nouveau textile « augmenté » grâce à la technologie, à la fois organique et communicant : leur projet Retina_Pictonique constitue une proposition artistique qui fait ressortir toute la modernité du matériau textile. Dans la perspective d’une approche du textile par le numérique mais aussi par l’idée d’un dépassement, sera présent Siwa Mgoboza, artiste sud-africain dont les travaux explorent une identité africaine plurielle et globalisée. Son oeuvre « Les êtres d’Africadia » invente un monde post-post-colonial caractérisé par une hybridation futuriste entre la nature et l’homme. À travers une vision utopiste et futuriste, Siwa Mgoboza parcourt de nouvelles dimensions de l’utilisation et de la déviation du textile. ©Claire Eliot, CC

Cette rencontre autour de l’hybridation, de l’artisanat numérique, et du vêtement vivant, tendra à mettre en lumière des pratiques technologiques et sociales d’amélioration, notamment pour une mode plus éthique.

Co-production HS_Projets, Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, Ville de Clermont-Ferrand


Inscription conseillée : inscriptionfite@hsprojets.com

 

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